Vu sur la toile... ou comment me dissuader de créer un travelblog...

" Bien des choses ont changé depuis lors, constate Matthias Debureaux. Voyager n'est plus un privilège ni un acte héroïque. Blogs et photos numériques ont supplanté les soirées diapo d'antan. Ainsi le récit de voyage reste un moyen très sûr d'assommer ses contemporains. Il confère plus que jamais une petite auréole, le nouveau jeu consistant à s'inventer un alibi pour ne plus faire figure de touriste et se mettre en valeur dans le rôle d'aventurier, d'ethnologue, de sportif ou d'humaniste. Prétendre aller sur les traces de Lawrence d'Arabie ne produit pas le même effet qu'une semaine de farniente dans un hôtel club en Egypte ! "

http://www.evene.fr/livres/livre/matthias-debureaux-de-l-art-d-ennuyer-en-racontant-ses-voyages-17479.php

Paul Éluard de son véritable nom Eugène Émile Paul Grindel,
traversa ce début de siècle et ses deux grandes guerres tout en poésie
et militantisme (que ce soit au côté des surréalistes, des communistes,
des patriotes de la paix, etc.) et épaulé par ses amis ( Breton, Dalí,
Picasso, Man Ray, etc. ). (Source : http://www.paul-eluard.com )

On trouve sur internet pas mal de ses poèmes sur l'amour, notamment, mais il n'a pas fait que cela ! Entre autres thèmes sur la guerre et la liberté, il a expérimenté de nouveaux styles de poésie, qui sortent de la forme classique en paragraphe et qui partent en vrac, avec une typographie changeante : voir ce site web qui en donne un exemple

Poèmes sur l'Amour :

Recueil "Les Yeux fertiles" :

Je n'ai envie que de t'aimer
Un orage emplit la vallée
Un poisson la rivière

Je t'ai faite à la taille de ma solitude.
Le monde entier pour se cacher
Des jours des nuits pour se comprendre
Pour ne plus rien voir dans tes yeux
Que ce que je pense de toi
Et d'un monde à ton image
Et des jours et des nuits réglés par tes paupières.

Ou plus connu :

Recueil "Capitale de la douleur"

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu,
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leur regard.

Pour en apprendre plus sur lui, le site du Centre National de Documentation Pédagogique lui consacre un dossier, ainsi que Wikipédia l'encyclopédie collaborative.

Tu seras un homme...

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling
Traduction : Paul Eluard

Pourquoi ? Parce que, tout simplement : 

"Entre...

Ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous avez envie d'entendre,
Ce que vous croyez entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous avez envie de comprendre,
Ce que vous croyez comprendre,
Ce que vous comprenez...

...il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer».

Bernard Werber, Encyclopédie du Savoir absolu et relatif.

 

Tiens, ca me fait penser à quelqu'un....

LA FRONTIERE INVISIBLE
LES CITÉS OBSCURES tome 1
de : François Schuiten - Benoît Peeters